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Review of Éric-Emmanuel Schmitt's "Les 10 enfants que madame Ming n'a jamais eus" (in French)

  • The Quiet Protagonist
  • Apr 9, 2019
  • 2 min read

Updated: Jun 3, 2019


** spoiler alert ** Un livre charmant, sans chapitres, qui peut se lire en une journée. À la fois bien écrit, poétique et philosophique, ce livre fascine car il réussit à la fois à nous transporter (vers un autre pays, une autre culture, une autre manière de voir les choses), tout en nous forçant à garder les pieds sur terre. De manière très élégante l’auteur fait passer plusieurs messages clés: d’abord notre tendance à projeter nos peurs, nos défauts et nos problèmes sur autrui (Da-Xia qui projette sa propre violence interne sur Madame Mao, le narrateur qui projette son propre mensonge au sujet de ses enfants, sur Madame Ming). L’histoire est avant tout une rencontre entre deux personnages que tout sépare: age, sexe, culture, profession, statut social, vision du monde. Or un attachement évident se développe entre ces deux personnes au cours de leur discussion, qui agit comme un pont entre leurs âmes. Madame Ming nous rappelle que “L’homme supérieur se montre amical sans familiarité; l’homme vulgaire se montre familier sans amitié” et que, “Pas trop d’isolement, pas trop de relations, l’exact milieu, voilà la sagesse”. Ces mots semblent appuyer l’étrange relation qui se développe entre les deux personnages, critiquant ainsi les relations superficielles et éphémères qui caractérisent nos sociétés modernes, voire même l’illusion d’être connecté à des milliers “d’amis” tout en étant finalement très isolé. L’auteur, à travers Madame Ming, nous donne également une leçon d’humilité quant à notre propre réussite, notre statut social et notre rapport aux autres: “Difficile pour le pauvre de n’éprouver aucune rancune. Facile pour le riche de ne pas s’enorgueillir”. Enfin, le cheminement personnel du narrateur se conclus par une décision qui peut être parfaitement illustrée par une ultime citation Confucéenne: “L’homme supérieur ne demande rien qu’à soi-même. L’homme trivial et déméritant demande tout aux autres.” Le narrateur, grâce à Madame Ming, finit par prendre son destin en main.

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©2019 by The Quiet Protagonist

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